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Knorr, G.W.; Mueller, P.L.S., 1778. Deliciae naturae selectae, oder auserlesenes Naturalien-Kabinet welches aus den drey Reichen der Natur zeiget, was von curiosen Liebhabern aufbehalten und gesammlet zu werden, verdienet. Nuernberg, Knorrischen Erben, vol. 1, pp. i-xiv, 1-96; vol. 2, pp. i-xx, 1-108, i-iv

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Location: World
Subject: Text as original
Species: All Rhino Species


Original text on this topic:
Plate K. X
Shows Indian rhinoceros facing left, in garden landscape with a vase, in left lower corner a double horn.
Text:
Ex communicatione Excell. Dn.D.Christ.Jac.Trew S.S.
J.C. Keller ad nat.pinxit
Jac.Andreas Eisenmann fecit. 76

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Planche K. X
L'animal qu'on voit sur cette planche, n'est pas inconnu; il est cependant rare d'en trouver des representations, & c'est la raison pourquoi j'ai trouvé à propos d'insérer dans cet ouvrage la présente copie, tirée d'après nature sur la cire & de là sur le papier.
C'est un Rhinocéros à corne simple, de l'Afrique, que Mr. Linnaeus nomme Rhinoceros unicornis. Ce nom lui vient de la corne qu'il a sur le nez, & qui dans d'autres est double. Cet animal est très-gros & lourd; il est aussi long qu'un éléphant, mais plus bas, ayant les jambes plus courtes; il pèse communement six à sept mille livres. La peau est beaucoup plus élargie qu'il ne le faudroit pour couvrir le corps, par cette raison elle forme de gros plis & se rabat, ce qui fait naitre des bourrelets & des boucliers, qui font d'autant plus paroitre l'animal cuirassé, que la peau a l'épaisseur de plus d'un pouce & qu'elle est si dure, que les courroyes qu'on en coupe & qu'on arrondit, peuvent servir de cannes pour la promenade. Cette peau mamellonnée est brun-noirâtre & garnie de quelques soyes isolées; mais il y a une infinité de fentes & de crévasses, entre lesquelles il y a des mammelons ou plûtôt des durillons. Au tour du cou il y a un capuchon formé des plis de la peau. La couleur est brune-obscure, mais entre les plis & sur le ventre, où la peau est plus unie, elle tire sur le rougeâtre. Les oreilles sont courtes & épaisses. Les yeux sont petits à proportion du coros & l'animal a la vue foible. La bouche est pointue; la machoire supérieure est plus longue que l'inférieure, & la lèvre supérieure s'étend en forme de bec d'aigle. On range d'ordinaire cet animal parmi les trisulces. Il a à la machoire supérieure & à l'inferieure deux dents émoussées, beaucoup distantes l'une de l'autre, mais on est indécis, s'il faut les prendre pour des dents incisives ou pour des canines. Les oreilles sont grosses & érigées, & la tete est très-sembable à celle d'un cochon. Le Rhinocéros est un des plus grands animaux terrestres, car il parvient à la grandeur d'un éléphant. Un animal adulte a la longueur de douze pieds & la hauteur de sept pieds. Il est solitaire & paresseux, & du'un naturel asses doux, à moins qu'on ne l'irrite, car c'est alors qu'il est cruel & dangereux. Quelques auteurs ont pretendu qu'avec sa langue épineuse il enlevoit en lechant, les chairs & la peau aux animaux, & qu'ainsi il les tuoit cruellement. Ce n'est cependant qu'une fiction, car le rhinocéros à la langue douce & non pas épineuse.
La corne que l'animal porte sur le nez, est une apophyse falciforme de l'os frontal. Elle est rude au toucher, brune-noiratre, & pèse quelques livres; elle est longue d'un pied & demi, & large à proportion, de manière que sa base a un demi-pied de diamètre. On trouve cette corne dans les cabinets des curieux, & comme autrefois on lui attribuoit aussi la vertue de suer à l'approche de quelque sorte de venin que ce soit, on en a fait des coupes & des vases qu'on a montés en or & en argent. On voiut aussi de pareils gobelets dans les cabinets.
Je ne puis me dispenser de faire mention d'une autre corne du rhinocéros, qui est double. Quelques uns des ces aniamux ont au dessus de la corne qu'on représente ici sur le nez de l'animal même, encore une autre corne courte, grosse très-large, telle qu'on la voit dans la Figure, qui par sa base large tient derrière la premiere corne, à l'os frontal comme une tuberosité, & ainsi représente une double corne. De ces deux cornes qu'on voit ici, la plus longue a la base de 5½ pouces & la hauteur de 10½ pouces, la courte a 4½ pouces d'épaisseur, & sept pouces de hauteur. Or comme on a trouvé des rhinocéros à une corne, & d'autres à deux, on en a établi un carectère spécifique, & l'on a distingué le Rhinoceros unicornis d'avec le bicornis, comme même Mr. Linnaeus a trouvé à propos de faire. Le premier, à ce que pretend
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Mr. Parson, habite l'Asie & le dernier l'Afrique. Cependant la chose est indécise, n'etant pas encore asses examinée. On suppose auhourd'hui que tous les rhinocéros doivent avoir deux cornes, & que, lorsqu'il n'y en a qu'une, l'animal est encore fort-jeune, ou que la croissance de l'autre corne a été empechée par quelque accident.
La queue est courte & l'extremité en est garnie de quelques foyes. Les pieds sont courts & gros, faits de trois fourchons. La chair est dure & coriace; cependant les habitans la mangent. L'animal, ayant le naturel fort doux, ne fait du mal à personne, mais il est dangereux lorsqu'il est irrité. Il va fort-vite, mais comme il a la vue basse, il fuit communément la piste. Ainsi lorsqu'on est poursuivi de cet animal, on n'a qu'à le laisser approcher à la distance de quelques pas & alors se mettre à côté; il perd son objet de vue & poursuit son chemin en ligne droite. Il creuse la terre avec la corne, en arrache de grosses pierres & des racines avec une force prodigieuse & les jette derrière lui. Il hait l'éléphant & aime à le combattre; ce combat est dangereux pour l'éléphant, auquel le rhinocéros enfonce sa corne dans le ventre, & le fait souvent mourir, d'où l'éléphant se plait à éviter la rencontre du rhinoceros.
Comme ces animaux se nourissent de buissons, ils aiment à se retirer dans les forets, où ils arrachent un arbre après l'autre en faisant un bruit égal à celui que feroient plusieurs bucherons.
Les Européens du Cap nomment les bouissons qui font la nourriture de ces animaux, l'arbrisseau du rhinocéros; ce végétal ressemble au genévrier, & faute de bois, on le brule souvent.
Mr. Parsons, Anglois, nous a communiqué l'histoire naturelle dans une lettre écrité au Chev. Folkes, de laquelle la traduction allemande par Mr. le D. George Leonhard Huth a paru à Nuremberg en 1747 in 4to avec trois planches, mais la description que Mr. Schreber nous a donnée de cet animal dans son Histoire Naturelle des Quadrupèdes Tome II. pag.44 de la traduction françoise, est encore plus complette. Nous avons un grand nombre de representations de cet animal, par lesquelles celle que Ridinger a publiée en 1748, est une des meilleures.

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