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Hop, H.; Brink, J.H., 1778. Nouvelle description du Cap de Bonne-Esperance, avec un journal historique d'un voyage de terre, fait par ordre du Gouverneur feu Mgr. Rijk Tulbagh, dans l'interieur de l'Afrique, par une caravane de quatre-vingt-cinq personnes. Amsterdam, J.H. Schneider, pp. i-iv, 1-140, i-iii, 1-100

  details
 
Location: Africa - Southern Africa - South Africa
Subject: Distribution
Species: African Rhino Species


Original text on this topic:
[37] Near Gamma River
Dimanche le 22. Novembre 1761.
Nous vîmes aussi dans les plaines, differentes especes de betes sauvages, comme ... des Rhinoceres [sic] (24)...

Note 24 by Allamand:
[37]
Le Rhinoceros est avec l’Hippopotame celui des quadrupèdes; qui approche le plus de la grosseur de l’Elephant; il a au moins douze pieds en longueur depuis l’extrêmité du museau, jusqu’à l’origine de la queue; sa hauteur est de six à sept pieds, & la circonférence de son corps égale sa longueur. Il est couvert d’une peau ou plutôt d’un cuir très-épais, & très-dur, qui seroit incapable de se prêter à ses mouvement, si la nature n’y avoit pourvu; car sa peau forme en differentes parties de son corps de grosses rides, ou plis qui lui facilité le mouvement. Il y en a deux ou trois qui environnent le cou. Un autre s’étend de côté & d’autre derriere les épaules jusqu’à la partie superieure des jambes, en se prolongeant en avant. Audessus de la croupe un autre pli descend aussi de chaque côté & se courbe en avant sur le ventre: un autre s’étend en travers depuis le flanc jusqu’à la queue; & enfin il y en a un sur la partie inferieure de la jambe. Ces plis ont jusqu’à trois ou quatre pouces de profondeur, & vus de loin font paroître cet animal comme s’il étoit couvert de boucliers, ainsi que le représentent la plus part des figures qu’on en a faites. Tout son corps, & particulièrement les flancs sont parsemés de tuberosités, sans aucun poils; sa couleur est d’un brun foncé: sa tête est plus longue à proportion que celle de l’Elephant, mais il a les yeux plus petits sa lèvre supérieure s’alonge jusqu’à six ou sept pouces; & elle est terminée par un appendice pointu; il s’en sert comme d’une espèce de main ou de trompe incomplette pour cueillir l’herbe, & pour saisir ce qu’il porte à sa bouche. Il a sur le nez une corne, plus ou moins grande suivant qu’il est plus ou moins âgé; il n’est pas rare d’en voir qui ont trois pieds & demi en longueur. Cette corne est solide; & adhérente à la peau, sand penetrer jusqu’au crânes; elle a six ou sept pouces de diametre à sa base; elle est brune ou de couleur olivâtre; & son extrêmitéqui est recourbée par en haut est noire.
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Il y en a souvent une seconde à deux ou trois pouces au-dessus de la premiére; celle-ci est pour l’ordinaire plus courte quoiqu’elle égale quelquefois l’autre. Il est incertain si cette double corne indique une différence dans l’espèce de ces animaux, ou si elle est uniquement l’effet de la diversitéde leurs alimens. On attribue à ses cornes différentes vertus, & entr’autres celle de faire connoître le poison, dont elle ne peut pas supporter l’attouchement. Kolbe dit qu’il a souvent été témoin oculaire de ce fait, il assure que du vin mis dans un gobelet fait de cette corne, s’éleve fermente & bouillonne, mais que si la liqueur est empoissonnée la corne se fend. J’ose assurer que le fait est faux; j’ai plusieurs cornes de Rhinoceros, & plueisuers vases qui en sont faits, souvent j’y ai versé du vin pur, & du vin où j’avois mêlé de l’arsenic, mais je n’ai jamais vu aucun mouvement dans ces liqueurs, ni aucune fente se produire. Le même Auteur nous a donné une très-mauvaise figure, du Rhinoceros, qu’il ne paroît pas avoir jamais vû, quoiqu’il dise que plus d’une fois il a rencontré de ces animaux qui venoient à lui avec toute leur furie, mais qu’il evitoit aisément en se mettant à côté, parce qu’à cause de la situation de leurs yeux, ils ne voient que devant eux, & qu’ils ne se tournent que très-diifciliment. Il confirme par son témoignage, ce que tant d’autres ont dit avant lui, c’est que le Rhinoceros est ennemi de l’Elephant, & que dès qu’il l’apperçoit il court à lui, & lui crêve le ventre avec sa corne. Cette tradition, toute ancienne qu’elle est, ne mérite guères de croyance. Ces animaux n’etant carnassiers ni l’un ni l’autre, n’ont entr’eux aucun sujet de dispute, & ils sont tous les deux d’un naturel assez doux. Nous croyons faire plaisir au Lecteur en lui donnant ici la véritable figure du Rhinoceros.


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